L’opération Barkhane, un impératif de puissance pour la France

A l’occasion du 14 juillet, CASSINI a réalisé deux cartes à propos de l’opération Barkhane. Cette étude cartographique a été réalisée conjointement avec Nicolas Desgrais, diplômé de l’Institut Français de Géopolitique, travaillant sur les questions de défense en Afrique.

L’OPERATION BARKHANE, déclenchée le 1er août 2014 par l’armée française, s’inscrit dans un contexte géopolitique d’instabilité lourde dans la bande sahélo-saharienne. La présence de plusieurs groupes armés terroristes menace en effet les États de la région, leurs populations et les intérêts français.

La régionalisation des moyens

Afin d’éviter une jonction des différents foyers de terrorisme et l’instauration d’un califat islamique en Afrique, la France a décidé de régionaliser, au sein d’une même opération, les moyens déployés dans le cadre des opérations Serval au Mali et Épervier au Tchad et de renforcer sa coopération en matière de défense avec les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad).

Forte de 3000 hommes, l’opération Barkhane s’appuie sur un dispositif de forces prépositionnées, qui en plus d’assurer une présence continue, fournit aux armées françaises des points d’entrée stratégiques sur les façades atlantique et orientale qui leur permettent une grande réactivité. En outre, l’engagement de la France en Afrique contribue aussi à maintenir son statut de puissance mondiale. En effet, la France tire une grande partie de sa légitimité au sein des institutions internationales du rôle central qu’elle joue en Afrique en matière de gestion des conflits.

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Une forte présence militaire

Héritée de la période coloniale, sa présence militaire sur le continent reste importante (cinq bases militaires permanentes). Avec les opérations extérieures (OPEX), l’ensemble du dispositif compte environ 10 000 hommes. Cette présence s’appuie sur des accords de défense et de coopération signés principalement avec des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Ce dispositif, complété par le réseau des Attachés de défense, permet à la France de s’imposer comme un partenaire de premier plan en matière de coopération militaire.

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Ainsi, dans le cadre du soutien à l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA, en anglais), la France mène auprès des pays africains aussi bien des actions de coopération structurelle avec l’envoi de coopérants militaires de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD), que des actions de coopération opérationnelle assurées par les forces prépositionnées.