La réalisation de cette carte d’analyse sûreté a été faite en collaboration avec le cabinet de conseil Méroé, spécialisé sur le monde arabe.

La violence en Égypte a franchi un cap depuis le début 2015. Outre les affrontements liés à des manifestations récurrentes, et les incidents qui ont endeuillé un match de foot au Caire le 8 février, on distingue désormais deux registres.

Un Jihadisme professionnel dans le Sinaï

Dans le Sinaï, un jihadisme « professionnel », pour partie rallié à l’Etat Islamique, est en guerre ouverte avec les forces de sécurité. Il s’en prend également aux Bédouins qui collaborent avec le régime (décapitations). Disposant d’armes lourdes, il est capable d’orchestrer des opérations coordonnées et très meurtrières, parfois perpétrées par des kamikazes.

Une violence artisanale hors du Sinaï

Dans le reste du pays, une violence artisanale, attribuée à une partie de la mouvance islamiste radicalisée par la répression se répand. Les points sensibles correspondent aux zones de forte implantation des salafistes et des Frères musulmans comme Alexandrie et les périphéries pauvres du Caire. Les attaques, qui visaient surtout jusqu’à présent les forces de sécurité, commencent désormais à toucher des civils et des intérêts étrangers.